Select a main site category.
TORONTO, le 31 janv. /CNW/ - Après six mois de diminution du nombre de véhicules assemblés, la production nord-américaine de véhicules a repris de la vigueur en novembre et en décembre, ce qui a poussé certains commentateurs à suggérer que le rajustement à la baisse de la production de véhicules arriverait à terme. Toutefois, selon le dernier rapport sur le secteur mondial de l'automobile publié aujourd'hui par Etudes économiques Scotia, les constructeurs continueront probablement à diminuer leur production. "Malgré la stabilisation récente de la production automobile, nous pensons que les constructeurs diminueront encore leur production, au moins pendant le premier semestre de 2007, à cause de l'importance des stocks et du ralentissement de la croissance économique", affirme Carlos Gomes, spécialiste du secteur automobile de la Banque Scotia. Selon la Réserve fédérale américaine, la production américaine de véhicules (voitures et camions légers, moyens et lourds) était à la hausse au cours des deux derniers mois de 2006, passant d'un creux annualisé de 10,5 millions d'unités en octobre à 11,3 millions d'unités en décembre. Une reprise temporaire s'est aussi fait sentir au Canada, où la production annualisée est passée d'un creux de 2,3 millions d'unités en septembre à 2,6 millions d'unités en novembre. Toutefois, les données préliminaires relatives à décembre indiquent que le volume de véhicules assemblés au Canada a atteint un nouveau creux en décembre 2006 malgré l'accroissement de la production des nouveaux véhicules utilitaires multisegments de Ford, à Oakville. "Comme les ventes des "traditionnels" trois Grands américains ont été léthargiques en décembre, General Motors a retranché, début janvier, 20 000 unités supplémentaires (2 %) de son calendrier nord-américain de production pour le premier trimestre", fait remarquer M. Gomes. "A l'occasion de l'annonce de ses résultats financiers de l'exercice 2006, fin janvier, Ford a aussi annoncé une réduction supplémentaire de 10 000 unités de son calendrier nord-américain de production pour le premier trimestre de 2007. General Motors et Ford prévoient maintenant couper leur production du premier trimestre de 14 % d'une année sur l'autre, soit à peine moins que la baisse de la production de 17 % affichée à la fin de 2006. "Jusqu'à tout récemment, la production se portait mieux à DaimlerChrysler. En fait, sa production du quatrième trimestre était supérieure de 2 % à celle de l'année précédente", a ajouté M. Gomes. "Toutefois, début janvier, la société a temporairement stoppé la production de ses deux usines canadiennes à cause de ses stocks élevés." Les ventes de voitures et de camions légers en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis et Mexique) ont terminé l'année 2006 sur une bonne note, la température clémente et les soldes de fin d'année ayant permis de porter les volumes annualisés à 19,6 millions d'unités, une hausse par rapport à la moyenne de 19,2 millions d'unités des onze mois précédents. Le volume des ventes aux Etats-Unis, en perte de 9 % d'une année sur l'autre, est faible pour les trois Grands "traditionnels". Les achats de camions légers ont été particulièrement anémiques, entraînés vers le bas par le peu d'engouement pour les camionnettes. Au cours des derniers mois, les camionnettes ont vu leurs ventes ralentir de beaucoup et elles ont remplacé les VUS au titre de maillon faible du segment des camions légers. "Les constructeurs d'automobiles ont réussi à réduire une partie du stock de véhicules invendus en 2006, leur stock de véhicules aux Etats-Unis étant actuellement de 2 % inférieur à celui d'il y a un an", a déclaré M. Gomes. "Cependant, le déclin d'un mois à l'autre a été moins important en décembre, soit de seulement 17 000 unités, bien en dessous de la chute de 125 000 unités qu'on observe habituellement en fin d'année. Par conséquent, les trois Grands affichent des stocks excessifs de véhicules invendus aux Etats-Unis, équivalant à la demande pour 75 jours, comparativement à un équivalent normal de 65 jours. La situation excédentaire des stocks se rencontre surtout parmi les camions légers, particulièrement les camionnettes et les VUS pleine grandeur, les stocks excessifs des trois Grands suffisant à une demande de 78 jours." En plus de l'excédent des stocks, le secteur automobile demeure vulnérable au déclin des prix des maisons aux Etats-Unis. Selon M. Gomes : "Les foyers américains réduiront radicalement les sorties de liquidités liées à leur propriété au cours de l'année qui vient à mesure que la hausse des prix des maisons continuera de fléchir. Cette activité réduite en matière de refinancement a déjà commencé à réduire le pouvoir d'achat des foyers, ce qui entraînera des réductions dans les ventes et la production de véhicules en 2007." Au Canada, les achats de véhicules de tourisme ont progressé en décembre pour un deuxième mois consécutif, soit à 1,65 million d'unités sur une base annualisée, classant décembre au deuxième rang pour 2006. Les gains ont été importants, car les soldes de fin d'année ont permis de porter les ventes annualisées à 1,61 million d'unités, en hausse comparativement à 1,58 million d'unités en 2005. "Malgré la vigueur des ventes au cours des derniers mois de 2006, nous prévoyons toujours que les achats au Canada fléchiront pour se situer à 1,54 million d'unités en 2007 puisque le ralentissement de la croissance économique refroidit les activités dans les provinces centrales et atlantiques", a déclaré M. Gomes. Les ventes annualisées de véhicules au Mexique ont été excellentes en décembre, passant à 1,22 million d'unités alors que la moyenne avait été de 1,12 million pour le premier semestre de 2006. Pour l'ensemble de 2006, les achats de véhicules ont connu une hausse de 1 % au Mexique et établi un record de 1,14 million d'unités. On prévoit d'autres gains en 2007 puisque la croissance économique se maintient au-dessus de 3,5 % et que la demande de crédit profite d'une baisse des taux d'intérêt. Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie, ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
Renseignements: Carlos Gomes, Etudes économiques Scotia, (416) 866-4735, carlos_gomes@scotiacapital.com; Paula Cufre, relations publiques, Banque Scotia, (416) 933-1093, paula_cufre@scotiacapital.com