Selon Etudes économiques Scotia, le prix des véhicules d'occasion subit les contrecoups d'une baisse de la demande et de l'augmentation du nombre de véhicules importés

    TORONTO, le 29 mars /CNW/ - Après un raffermissement qui durait depuis la
fin de 2003, le prix des voitures d'occasion a récemment dégringolé, au Canada
comme aux Etats-Unis. Ce phénomène s'explique, selon le dernier rapport sur le
secteur mondial de l'automobile publié aujourd'hui par Etudes économiques
Scotia, par le ralentissement des conditions économiques ainsi que par
l'augmentation de l'offre de véhicules d'occasion.
    "Cette baisse s'est d'abord fait sentir au Canada, l'été dernier, avec
l'augmentation des importations de modèles d'occasion en provenance des
Etats-Unis, ce qui a eu une incidence à la baisse sur le prix des véhicules
d'occasion au Canada", remarque Carlos Gomes, spécialiste de l'industrie
automobile de la Banque Scotia. "Toutefois, comme le ralentissement de la
croissance économique aux Etats-Unis a commencé à affaiblir le pouvoir d'achat
des ménages américains, cette baisse des prix des voitures d'occasion s'est
aussi fait sentir au sud de nos frontières."
    L'indice Scotia des prix des voitures d'occasion, qui suit l'évolution
des prix sur le marché canadien des véhicules d'occasion, a commencé à faiblir
vers le milieu de 2006, et ce mouvement à la baisse s'est accentué au cours
des derniers mois. En février, l'indice avait même chuté de 8 % par rapport à
février 2006, soit sa performance la plus faible depuis la crise économique du
début des années 1990. Cette baisse s'explique en partie par une importante
hausse de 40 % sur un an des importations de véhicules d'occasion en
provenance des Etats-Unis ainsi que par une légère baisse de la demande pour
ce type de véhicules.
    Aux Etats-Unis, Manheim Auctions indique que les prix des véhicules
d'occasion fléchissent depuis octobre, et qu'en février, ils affichaient une
baisse de 2 % sur un an. Cette baisse est liée au ralentissement de la
croissance économique, lequel refroidit la demande pour ce type de véhicules,
même si les voitures d'occasion sont plus abordables et que la demande est
normalement plus stable que pour les modèles de l'année. Selon Adesa, les
ventes de voitures et de camions légers d'occasion ont diminué de 4 % l'an
dernier aux Etats-Unis, la plus forte baisse depuis les difficultés
économiques du début des années 1990.
    Après avoir diminué régulièrement entre 2002 et 2005, le nombre de
véhicules en fin de bail a aussi commencé à augmenter légèrement au Canada et
aux Etats-Unis, accroissant du même coup le nombre de véhicules d'occasion
offerts et créant une pression à la baisse sur les prix. Il est très probable
que l'augmentation du nombre de véhicules loués au Canada, qui est passé d'un
creux de 500 000 unités en 2001 à près de 650 000 en 2005, se traduira par
l'arrivée de 100 000 véhicules en fin de bail en 2007 et en 2008.
    "Cette augmentation du nombre de véhicules d'occasion vient à un moment
où Ottawa tente de persuader les Canadiens de se débarrasser de leurs vieux
modèles de voitures et de camions légers polluants pour les remplacer par des
modèles plus récents et plus efficaces sur le plan énergétique", fait
remarquer M. Gomes. "Dans son dernier budget, le gouvernement fédéral a
indiqué qu'il proposera aux Canadiens des mesures incitatives, d'une somme de
36 M$ pour les deux prochaines années, pour qu'ils remplacent leurs véhicules
construits avant 1995."
    Les importations canadiennes de modèles récents en provenance des
Etats-Unis ont grimpé à près de 60 000 unités en 2006, soit le double du
nombre enregistré en 2004. Elles ont plus que quadruplé depuis le début du
siècle. Par ailleurs, au cours des dernières années, l'appréciation du dollar
canadien a sapé les exportations canadiennes de véhicules d'occasion aux
Etats-Unis. Les auteurs du rapport estiment que les exportations canadiennes
de véhicules d'occasion ont été réduites de moitié en 2006, considérant entre
autres choses que la moyenne annuelle de la valeur du dollar canadien est
passée de 64 cents américains en 2002 à 88 cents en 2006. Il en résulte que le
Canada, qui dégageait un surplus supérieur à 34 000 unités aussi récemment
qu'en 2002, affiche maintenant un déficit commercial dans le secteur des
véhicules d'occasion de plus de 42 000 unités.
    Pour ce qui est du marché des véhicules neufs, les ventes ont ralenti le
mois dernier dans l'ensemble de l'Amérique du Nord. Pour la première fois
depuis juillet dernier, le volume des ventes a été inférieur à ce qu'il avait
été un an auparavant au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique. Aux Etats-Unis,
les ventes annualisées sont passées de 16,7 millions d'unités en janvier à
16,6 millions d'unités en février. Les résultats ont toutefois été meilleurs
que prévu grâce à un gain d'une année sur l'autre de 3 % pour General Motors
et à une autre augmentation supérieure à 10 % pour Toyota.
    Les ventes de voitures ont aussi diminué au Canada le mois dernier, mais
sont tout de même restées pour le quatrième mois consécutif au-dessus de la
barre annualisée de 1,60 million d'unités. Comme c'était le cas au cours des
derniers mois, les ventes des marques importées sont plus élevées; celles-ci
ont en effet enregistré une augmentation de 8 % d'une année sur l'autre.
Plusieurs constructeurs, dont Toyota, Nissan et BMW, ont affiché des ventes
records en février. La situation était tout à fait différente pour les Trois
Grands, qui ont encore vu le volume de leurs ventes chuter d'une année sur
l'autre de 6 % en février.

    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale,
notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et
des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie, ainsi que
les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Carlos Gomes, Etudes économiques Scotia, (416) 866-4735,
carlos_gomes@scotiacapital.com; Bernard Boileau, relations publiques, Banque
Scotia, (450) 420-4595, bernard.boileau@scotiabank.com