L'Indice Scotia des prix des produits de base établit un troisième record mensuel de suite en mai

    L'intérêt mondial porté aux biocarburants aide les agriculteurs des
    Prairies, augmente l'utilisation des engrais et conduit à des prix
    records pour les producteurs de potasse de Saskatchewan.

    TORONTO, le 27 juin /CNW/ - L'Indice Scotia des prix des produits de
base, qui permet d'analyser la tendance des prix de 32 des principales
exportations canadiennes, s'est apprécié de 0,7 % en un mois, en mai,
établissant ainsi un nouveau record, le troisième en autant de mois.
    L'indice des métaux et des minéraux, grâce aux prix records atteints par
l'uranium, le nickel, le plomb et la potasse, a atteint un nouveau sommet,
supérieur de 84,1 % au sommet précédent, établi en juin 1988.
    "Les prix des métaux et des minéraux, qui tirent partie des importantes
immobilisations réalisées dans les usines de transformation des métaux et de
l'explosion des commandes d'avions, sont aussi dopés par deux développements
liés à l'environnement et à la sécurité des approvisionnements énergétiques
dans un contexte où le prix du pétrole est élevé", estime Patricia Mohr,
vice-présidente et spécialiste du marché des produits de base, Etudes
économiques Scotia. "Le premier de ces développements est l'intérêt porté
partout au monde à la réduction des gaz à effet de serre, qui alimente tout
d'abord les projets d'expansion du secteur de l'énergie nucléaire et, ensuite,
l'intérêt incroyable porté aux biocombustibles produits à partir de grains et
de graines oléagineuses (le biodiesel et l'éthanol pour l'essence.)"
    Aux Etats-Unis et en Chine, la sécurité de l'approvisionnement
énergétique donne des maux de tête puisque le brut et les produits raffinés
représentent près de 60 % et 47,6 % respectivement du pétrole qui y est
consommé. Cette situation a poussé les autorités américaines à exiger que des
carburants renouvelables soient utilisés, dont l'éthanol dans l'essence
(utilisation qui passera de 4 milliards de galons en 2006 à 7,5 milliards de
galons en 2012), exigences qui s'accompagnent d'énormes subventions consenties
par les gouvernements fédéral et étatiques. La capacité de production des
biocarburants aux Etats-Unis dépassera de beaucoup ces objectifs et atteindra
11 milliards de galons d'ici le début de 2008. La Chine prévoit aussi
encourager la production d'éthanol et passer de un milliard à 1,7 milliard de
galons d'ici 2010.
    L'augmentation des prix des grains et des graines oléagineuses qui
s'ensuit pousse les cultivateurs à utiliser davantage d'engrais en Asie, au
Brésil et en Amérique du Nord, ce qui propulse le prix de la potasse au port
de Vancouver vers de nouveaux sommets. Le principal producteur de potasse en
Saskatchewan est aussi le principal producteur au monde avec 22 % de la
capacité mondiale. Par conséquent, on assiste à d'importants agrandissements
des mines de potasse en Saskatchewan.
    "L'équilibre mondial entre l'offre et la demande de potasse est
actuellement précaire puisque les mines en exploitation en sont à 91 % de leur
capacité", remarque Mme Mohr. "La demande mondiale pour le chlorure de
potassium standard devrait augmenter d'environ 14 % en 2007 compte tenu de
l'utilisation accrue des engrais pour une amélioration des rendements dans des
régions comme la Chine, particulièrement dans le sud-ouest où le riz fait
l'objet de trois récoltes par année et où la potasse a été sous-utilisée."
    En Malaisie, le principal moteur de la demande pour la potasse est
l'huile de palme. La Malaisie est le principal producteur mondial d'huile de
palme brute et peut se permettre d'augmenter l'application de la potasse grâce
aux excellents prix consentis aujourd'hui pour l'huile de palme, lesquels
s'expliquent par la forte demande d'huiles végétales en Asie et par les
exportations vers le marché européen liées à la production de biocarburants.
La Malaisie a accordé des licences pour l'exploitation de 75 usines de
biocarburants sur son territoire. Les importations d'engrais au Brésil ont
récemment aussi atteint des niveaux records. La demande pour la potasse y est
élevée, encouragée par l'augmentation de la production de canne à sucre en vue
d'une production d'éthanol pour les voitures du pays et par une augmentation
de la superficie plantée en mais. Le passage en masse cette année des
agriculteurs américains de la fève de soja au mais, pour la production
d'éthanol, a créé des possibilités nouvelles pour les producteurs de fèves de
soja brésiliens. Dans le monde, les trois cultures qui utilisent le plus de
potasse à l'hectare planté sont la canne à sucre, l'huile de palme et le mais,
qui toutes profitent de l'intérêt croissant pour les biocarburants.
    Cet intérêt mondial pour les biocarburants ainsi que les prix records
atteints par les contrats à terme pour l'huile de soja Chicago Board of Trade
ont aussi contribué à l'explosion de 45 % en un an du prix du canola, dont ont
profité les agriculteurs de l'Ouest canadien.
    Le prix au comptant de l'uranium est passé de 113 $ US la livre à la fin
avril à 125 $ US à la fin mai. Le prix prenait encore de l'altitude début juin
et, s'établissant à 136 $ US à la mi-juin, a plus que doublé depuis la
mi-décembre, alors qu'il était à 65,50 $ US. "Bien que le marché se calmera
probablement pendant l'été, saison traditionnellement tranquille, on s'attend
à ce que le prix atteigne la marque de 150 $ US vers la fin de 2007", constate
Mme Mohr.
    Le prix du nickel à la bourse de métaux de Londres (LME) a atteint un
remarquable record de 24,59 $ US la livre le 16 mai 2007. Depuis lors, il a
reculé et s'établissait à 17 $ US à la fin juin, ce qui est tout de même assez
élevé. Une modification des règlements de négociation de la LME exigeant des
principaux détenteurs de positions à long terme d'introduire plus de métaux
sur le marché à produit une légère augmentation des stocks.
    Le prix du brut West Texas Intermediate (WTI) a effectué une légère
glissade, passant de 64,15 $ US le baril en avril à 63,53 $ US en mai, mais
s'est relevé et se situe tout juste sous 68 $ US à la fin juin. Les
interruptions de production dans les pays de l'OPEP ont créé une pression à la
hausse sur les prix étant donné l'augmentation de la demande mondiale et la
faiblesse des stocks aux Etats-Unis et en Asie.
    La production de l'OPEP a chuté de 420 000 barils par jour en mai, la
plus forte baisse survenant en Irak où l'exportation par les ports du sud du
pays a chuté de 100 000 barils par jour. Le transport du brut par pipeline du
Kurdistan irakien vers Ceyhan, en Turquie, est encore erratique et aucun
pétrolier n'a fait le plein depuis janvier. Au Nigeria, les protestations
ayant suivi des élections douteuses et les attaques du MEND contre les
infrastructures pétrolières ont conduit à une perte de production de 245 000
barils par jour de brut léger, qui s'ajoute aux interruptions continuelles
comptant pour 550 000 barils par jour.

    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale,
notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et
des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie, ainsi que
les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Patricia Mohr, Etudes économiques Scotia, (416)
866-4210, pat_mohr@scotiacapital.com; Bernard Boileau, relations publiques,
Banque Scotia, (450) 420-4595, bernard.boileau@scotiabank.com