L'Indice Scotia des prix des produits de base recule en juin
-   L'OPEP maintient les réductions à sa production sur un marché mondial
        caractérisé par des contraintes en matière de raffinage, poussant les
        prix du pétrole au-delà du seuil de 75 $ US à la mi-juillet
    -   La forte demande en Inde et au Brésil propulse les prix de la potasse
        à des sommets inégalésTORONTO, le 26 juillet /CNW/ - L'Indice Scotia des prix des produits de
base, qui permet d'analyser la tendance des prix de 32 des principales
exportations canadiennes, s'est replié de 0,5 % en juin, après avoir atteint
un nouveau sommet en mai (134,9 % de plus que le creux cyclique d'octobre
2001). Cette pause, dans la foulée de records consécutifs multiples, reflète
un repli de l'indice des métaux et des minéraux, qui avait atteint des sommets
exceptionnels. La baisse de 4,9 % en glissement mensuel de l'indice des métaux
et des minéraux a tout juste contrebalancé la relance de 4,3 % de l'indice des
produits forestiers, parallèle à un rebond saisonnier temporaire des prix des
matériaux de construction, à une solide avance de 3,5 % de l'indice agricole
et à un gain de 1,1 % de l'indice du pétrole et du gaz.
    Quant aux marchés pétroliers, les prix du pétrole West Texas Intermediate
(WTI) et Brent ont allègrement franchi le point repère de 75 $ US à la
mi-juillet. En dépit d'un équilibre mondial précaire entre l'offre et la
demande de pétrole, l'OPEP a maintenu ses quotas de production imposés en
octobre dernier et au début de l'année, estimant qu'un accroissement de la
production n'entraînerait qu'une accumulation des stocks de brut, plutôt
qu'une augmentation des stocks d'essence et d'autres produits, vu les
contraintes en matière de raffinage aux Etats-Unis et ailleurs.
    "La capacité de distillation de brut aux Etats-Unis n'a augmenté que de
0,8 % par année entre 2000 et 2007, le gros des dépenses en capital consacrées
au raffinage aux Etats-Unis servant à satisfaire aux normes de plus en plus
rigoureuses quant aux teneurs en soufre de l'essence et du diesel, de même
qu'au remplacement du MTBE par l'éthanol dans l'essence", explique Patricia
Mohr, vice-présidente et spécialiste des marchés des produits, Etudes
économiques Scotia. Le grand nombre d'interruptions d'activités de raffinage
aux Etats-Unis, lesquelles ont réduit les stocks d'essence et fait grimper les
prix à des niveaux assez élevés, reflète notamment les défis liés au respect
de normes plus sévères quant aux produits et à une infrastructure
vieillissante.
    "Les membres de l'OPEP ont indiqué qu'ils pourraient augmenter la
production, lors de la prochaine réunion du cartel le 11 septembre prochain,
s'il semble que les prix élevés risquent de compromettre la croissance
mondiale et à condition qu'il y ait une demande pour ce pétrole", souligne Mme
Mohr. "Cependant, la décision de l'OPEP demeure le facteur inconnu dans les
prévisions de prix plus tard dans l'année. Alors que l'utilisation de la
capacité de raffinage aux Etats-Unis commence à s'améliorer, du moins sur une
base saisonnière, stimulant la production d'essence, nous croyons que les
contraintes de raffinage continueront de pousser vers le haut les prix des
produits raffinés jusqu'en 2008. Les prix élevés de l'essence ont contribué à
la vigueur du pétrole brut de cette année. Ainsi, nous avons revu à la hausse
nos prévisions de prix pour le pétrole WTI, le fixant à 65 $ US le baril pour
2007 et 2008, par rapport à 63 $ US et 60 $ US respectivement, une évolution
positive pour les sables bitumineux de l'Alberta."
    La consommation de pétrole mondiale s'est raffermie depuis le début de
l'année aux Etats-Unis, en Chine et dans d'autres pays émergents dans un
contexte de restrictions de la production de l'OPEP. La production des dix
membres de l'OPEP, exclusion faite de l'Irak et de l'Angola, un nouveau
membre, a atteint 26,6 millions de barils par jour en juin 2007, soit 1,9
million de barils par jour de moins que le niveau de septembre 2006, avant les
réductions de production convenues. La réduction a en fait été plus importante
que la réduction cible de 1,7 million de barils par jour, les agitations
politiques au Nigeria ayant entraîné d'autres baisses de la production au
printemps.
    Les compressions de production des sables bitumineux Orinoco du Venezuela
résultent, dans une grande mesure, d'un appui à la politique de l'OPEP.
Cependant, le récent retrait de deux grandes pétrolières des projets de
valorisation Orinoco, n'ayant pu s'entendre avec PDVSA sur les modalités de
réduction des capitaux propres et d'indemnisation, à la suite de leur
renationalisation, soulève des questions quant à la viabilité actuelle de ces
dépôts. L'augmentation de la production en Angola n'a eu qu'une faible
incidence.
    Dans le secteur des métaux et des minéraux, l'indice a reculé en juin,
les prix réduits du cuivre, du nickel, du zinc, de l'aluminium et des métaux
précieux ayant plus que contrebalancé la vigueur du molybdène et les prix sans
précédent de l'uranium, du plomb et de la potasse.
    Les prix moyens de la potasse au port de Vancouver sont passés de 183 $
 US la tonne en mai à 192,50 $ US en juin (un nouveau record). Les producteurs
canadiens ont procédé à des hausses de prix en Inde, les majorant de 50 $ US,
les faisant passer à 270 $ US CFR (les prix de livraison comprenant le coût
des assurances et du fret). Les prix sur le marché brésilien, dopés par la
production d'éthanol à partir de sucre de canne, devraient également atteindre
le niveau de 280 $ US CFR en juillet, certains fournisseurs négociant 285 $ US
pour le mois d'août. Les gros acheteurs devraient consentir à payer environ 25
$ US de plus en octobre, portant le prix moyen à 305 $ US CFR, une hausse
énorme par rapport au niveau de 170 $ US de l'année dernière. Bien que les
négociations de prix avec les acheteurs chinois ne seront pas entreprises
avant septembre, Canpotex cherchera probablement à obtenir une majoration de
prix d'au moins 50 $ US. Les prix records de la potasse favoriseront la mise
en valeur d'une nouvelle mine de potasse de deux millions de tonnes au
Nouveau-Brunswick, dont la mise en service est prévue pour 2011.
    Les prix de l'uranium au comptant (U3O8) ont également atteint un sommet
de 136 $ US la livre à la mi-juin, soit plus du double du prix de 65,50 $ US
atteint à la mi-décembre 2006. Cependant, la résistance des acheteurs et le
ralentissement estival normal des activités ont ramené les prix au comptant à
120 $ US à la fin de juillet. Les prix pourraient fléchir davantage d'ici la
fin de l'été à la lumière d'une vente d'UF6 par le département de l'énergie
des Etats-Unis. Cependant, "nous croyons que les données fondamentales de
l'uranium sont solides et nous nous attendons à ce que les prix au comptant
rebondissent cet automne, quand les services publics accéléreront les
passations de marché", observe Mme Mohr. Le prix des transactions à terme de
la Nymex pour janvier 2008 s'élève à 140 $ US la livre.
    Après avoir atteint un sommet saisonnier de 3,52 $ US la livre en avril,
les prix du cuivre ont reculé à 3,39 $ US en juin. Les importations de
cathodes de cuivre en Chine ont fait un bond de 142 % d'une année sur l'autre
au cours des quatre premiers mois de 2007, les fabricants chinois renflouant
leurs stocks après avoir épuisé les réserves disponibles en 2006. Bien que les
inquiétudes quant au ralentissement des importations en mai et en juin aient
fait reculer les prix, le cuivre a rebondi au niveau très lucratif de 3,69 $
US à la fin juillet, à la suite de la nouvelle voulant que la croissance du
PIB de la Chine atteigne 11,9 % sur douze mois au deuxième trimestre. En
Chine, les investissements dans les immobilisations fortement axées sur les
métaux ont progressé de 26,7 % au premier semestre de 2007.
    La consommation mondiale de cuivre devrait augmenter de 4,2 % en 2007, la
demande dans les pays émergents s'amplifiant de 7 %, ce qui fait plus que
compenser le recul de 0,9 % de la consommation dans les pays du G7. Les prix
du cuivre devraient graduellement se détendre au cours des prochaines années,
avec l'apport de nouvelles exploitations minières. Toutefois, les projets de
mise en valeur d'exploitations minières sont relativement modestes et il
faudra du temps avant que les stocks retrouvent des niveaux plus normaux. Les
prix à moyen terme devraient demeurer relativement élevés par rapport à ceux
des années 90.
    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale,
notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et
des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que
les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Patricia Mohr, Etudes économiques Scotia, (416)
866-4210, pat_mohr@scotiacapital.com; Bernard Boileau, relations publiques,
Banque Scotia, (450) 420-4595, bernard.boileau@scotiabank.com