L'Amérique du Sud mène la marche, portant les volumes à un niveau record en 2007, selon un économiste de la Banque Scotia

    TORONTO, le 31 juillet /CNW/ - Selon le plus récent rapport sur le
secteur mondial de l'automobile publié aujourd'hui par Etudes économiques
Scotia, au cours du premier semestre de 2007 les ventes du secteur mondial de
l'automobile ont grimpé de 3 %, une hausse plus vigoureuse que prévu stimulée
par une solide progression de 27 % en Chine. Cependant, malgré cette robuste
performance chinoise, l'Amérique du Sud a dépassé l'Asie pour devenir le
marché automobile affichant la croissance la plus rapide dans le monde.
    Le Brésil représente le plus grand marché de l'automobile en Amérique
latine, mais c'est au Pérou que la croissance est la plus rapide. En effet, au
Pérou les ventes ont fait un bond de 41 % en 2006 et affichent une croissance
de 38 % sur les cinq premiers mois de cette année alors que l'activité
économique poursuit son expansion à un rythme supérieur à 7 % d'une année sur
l'autre.
    "L'économie péruvienne est l'une des plus dynamiques de toutes les
Amériques, mais c'est également là qu'il y a le plus bas taux de propriété de
véhicules", déclare Carlos Gomes, spécialiste du secteur automobile à la
Banque Scotia. "Au Pérou, on compte seulement 24 véhicules pour 1000
habitants; c'est moins qu'en Chine et seulement le cinquième de la moyenne
observée sur l'ensemble de l'Amérique latine et des Antilles."
    Au Brésil, l'accélération de la croissance économique - qui devrait
dépasser 4 % en 2007, donc sa meilleure performance en 3 ans - et les baisses
continues des taux d'intérêt se sont traduites par une hausse de 27 % des
ventes de voitures au premier semestre, ce qui est pratiquement le double de
l'augmentation de 13 % constatée en 2006. Les ventes sont en voie de dépasser
1,9 million d'unités en 2007. L'atténuation de l'inflation a permis à la
Banque centrale du Brésil de réduire les taux d'intérêt à court terme de près
de 800 points de base depuis le milieu de 2005. L'augmentation marquée des
activités de prêt à la consommation encourage les ventes de voitures puisque
environ 70 % des véhicules neufs vendus le sont sur une base de financement.
Les prêts automobiles ont bondi de 33 % l'an dernier et ont continué de monter
au premier semestre de 2007, stimulés par des taux d'intérêt qui, après
correction pour l'inflation, sont les plus bas depuis fin 2003.
    "Le dynamisme de la production automobile constitue, et continuera
d'être, un important moteur de l'activité industrielle au Brésil", annonce
M. Gomes. "L'industrie automobile a investi 35 milliards de dollars US entre
1994 et 2006, avec des budgets supplémentaires de 6 milliards de dollars US
prévus d'ici 2011, ce qui portera la capacité d'assemblage à 3,5 millions
d'unités par an dès le début de la prochaine décennie."
    Un gain rapide des ventes en Amérique du Sud a permis à Ford de renouer
avec la rentabilité au deuxième trimestre de 2007 pour la première fois depuis
le début de 2005. Dans cette région, les volumes de la société ont monté de
22 % au premier trimestre par rapport à l'année précédente, ce qui a porté ses
bénéfices avant impôts provenant d'Amérique latine à un niveau record de
255 millions de dollars US, soit plus de 2000 $US par véhicule, le plus haut
niveau jamais atteint (sur la foi de données remontant à 1995). L'Amérique du
Sud a constamment été le territoire étranger le plus rentable pour Ford,
devant à la fois l'Asie et l'Europe, des régions où, pourtant, la société vend
un plus grand nombre de véhicules.
    General Motors (GM) profite également de l'accélération des ventes en
Amérique du Sud. Les volumes de ventes réalisés par la société dans la région
ont augmenté de 18 % d'une année sur l'autre au premier semestre de 2007, ce
qui devance la croissance de 14 % constatée en Asie et contribue à hausser son
volume mondial de ventes de 2 %. General Motors vend maintenant plus de un
million de véhicules par an en Amérique latine, ce qui est près du double des
volumes notés aussi récemment qu'en 2003. Au cours du deuxième trimestre, les
ventes de GM en Amérique du Sud se sont envolées de 20 %, ce qui lui a permis
de dépasser Toyota et de reprendre la tête au classement mondial des ventes.
    Au Chili, les ventes de voitures ont été animées d'un bel élan en 2007,
avec des volumes progressant de 21 % d'une année sur l'autre au premier
trimestre, ce qui est plus du double du gain de 9 % observé en 2006. C'est une
manifestation de l'accélération de la croissance du PNB chilien, qui se situe
à environ 6 %, en hausse par rapport à la croissance de 4,5 % de l'année
dernière. C'est le Chili qui affiche le plus fort PNB par habitant en Amérique
latine, autour de 8300 $US, avec un taux de propriété de véhicules se
chiffrant à 13,1 %, contre une moyenne régionale de 10 %. Nous nous attendons
à ce que les ventes de voitures au Chili dépassent 150 000 unités en 2007 et
approchent les 200 000 unités d'ici la fin de la décennie, contre seulement
117 000 unités en 2006.
    Contrairement à ce que l'on observe en Amérique du Sud, la production et
les ventes de véhicules ont connu un tassement au Mexique cette année, en
parallèle à un ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis, son
principal partenaire commercial. Plus précisément, la production de véhicules
au Mexique a chuté de 5 % au premier semestre de 2007, de pair avec la baisse
des exportations vers les Etats-Unis.
    "Malgré le ralentissement des ventes observé cette année, le Mexique
reste le seul marché en croissance du secteur automobile dans l'Amérique, avec
un taux de propriété de véhicules de 0,22, contre une moyenne de 0,61 dans les
pays industrialisés du G7", explique M. Gomes. "Le Mexique continue également
d'attirer d'importants investissements dans le secteur de la construction
automobile en raison de sa main-d'oeuvre bon marché et de l'augmentation de la
productivité. A notre avis, les niveaux de productivité dans les chaînes de
montage du Mexique ne sont inférieurs que de 3 % à ceux mesurés dans les
installations américaines, contre un déficit d'environ 50 % au début du
siècle."
    Contrairement à ses partenaires de l'ALENA, le Canada a affiché un gain
de 6 % pour les ventes de véhicules de tourisme au premier semestre de 2007.
Plus particulièrement, les ventes se sont accélérées depuis la fin mars, date
à laquelle le gouvernement fédéral a annoncé son rabais sur les modèles
écoénergétiques. Nous estimons que les ventes des modèles bénéficiant du
rabais d'Ottawa ont augmenté de près de 90 % à ce jour pour cette année,
suffisant à elles seules à produire une augmentation des volumes de ventes
dans ce secteur.
    Les gains rapides de ventes en Alberta, où la croissance de l'emploi
dépasse 4,5 % soit plus de deux fois la moyenne nationale, ainsi qu'en
Saskatchewan, contribuent également à la croissance d'ensemble des volumes de
ventes au Canada. Ces deux provinces représentent maintenant une proportion
record de 19 % des ventes de véhicules au Canada, contre, en moyenne, moins de
15 % au cours de la décennie écoulée.
    En ce qui concerne les Etats-Unis, les incitatifs comme le financement à
0 % d'intérêt et l'application généralisée des rabais aux employés voient
leurs effets contrecarrés par la baisse de la valeur des maisons et
l'augmentation des coûts énergétiques. Les ventes de véhicules sont tombées à
un chiffre annualisé de 15,6 millions d'unités en juin, ce qui représente le
niveau le plus bas depuis octobre 2005, époque à laquelle le pays subissait
les contrecoups des ouragans Katrina et Rita. Pour l'année entière, on
s'attend à ce que les volumes de ventes tombent en-dessous de 16 millions
d'unités pour la première fois en près de dix ans.

    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale,
notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et
des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie, ainsi que
les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Carlos Gomes, Etudes économiques Scotia, (416) 866-4735,
carlos_gomes@scotiacapital.com; Bernard Boileau, Relations publiques, Banque
Scotia, (450) 420-4595, bernard.boileau@banquescotia.com