Le prix des maisons au Canada s'écarte des tendances à long terme, selon une économiste de la Banque Scotia

    TORONTO, le 13 sept. /CNW/ - La persistance de conditions d'offre et de
demande serrées a porté les évaluations réelles des habitations au Canada
au-dessus de leur tendance à long terme, ce qui soulève le risque d'une
éventuelle baisse des prix, selon la dernière édition de Perspectives du
secteur immobilier, publiée aujourd'hui par Etudes économiques Scotia.
    "Les données de base du marché de l'habitation au Canada sont encore très
bonnes", estime Adrienne Warren, économiste principale, Etudes économiques
Scotia. "Le chômage est faible, l'immigration est forte et les taux
d'inoccupation des appartements sont peu élevés. Peu de données font croire à
un excédent de mises en chantier ou à un cycle spéculatif. Le secteur est
aussi très peu directement exposé aux prêts à risque. En effet, ce genre de
prêts ne représentait qu'environ 5 % des hypothèques au Canada au cours des
dernières années, comparativement à quelque 20 % aux Etats-Unis.
    "Par ailleurs, il ne fait pratiquement aucun doute que les tendances
actuelles ne pourront pas se maintenir", ajoute Mme Warren. "Après presque une
décennie de hausse du prix des maisons, de nombreux acheteurs potentiels ont
de plus en plus de difficulté à accéder à la propriété. Dernièrement, les
risques économiques ont augmenté avec l'intensification de la crise qui secoue
les marchés financiers en raison des problèmes causés par les prêts
hypothécaires à risque aux Etats-Unis."
    Qui plus est, dans une perspective à long terme, de plus en plus de
données indiquent qu'il y a surévaluation du prix des maisons dans certaines
parties du pays, signe avant-coureur d'une conjoncture à la baisse. Dans les
15 villes étudiées pour la rédaction de ce rapport, les prix actuels, rajustés
en fonction de l'inflation, sont supérieurs à leur tendance à long terme, à
l'exception de St. John's. Au milieu de l'année, l'écart moyen national était
d'environ 8 %. Toutefois, on constate d'importantes variations régionales :
l'écart est de 1 % à Ottawa alors qu'il est de 25 % à Edmonton.
    "Dans les dernières phases d'un boom de l'habitation, on doit s'attendre
à un certain écart par rapport aux tendances sous-jacentes", remarque Mme
Warren. "Au sommet des deux derniers cycles du marché de l'habitation, en 1976
et en 1989, les prix des maisons au pays dépassaient de 12 % et 18 %
respectivement leur tendance à long terme. Dans le cycle actuel, le degré plus
faible de déviation et la poursuite de l'appréciation peuvent témoigner, du
moins en partie, d'une sous-évaluation des prix dans le secteur immobilier
canadien à la fin des années 1990 et au début de la présente décennie."
    Le Canada se classe relativement loin des autres grands pays développés
pour ce qui est de la surévaluation du prix des maisons. L'économiste estime
que le prix réel moyen des maisons aux Etats-Unis comprenait une prime de 14 %
en 2005, ce qui est près d'un record. Depuis, l'importante offre excédentaire
qui s'accroît et l'essoufflement de la demande ont précipité les évaluations
moyennes en deçà de la tendance aux Etats-Unis.
    Au Canada, malgré l'écart entre le niveau du prix des maisons et les
tendances à long terme, la croissance des prix est conforme à la dynamique à
court terme de l'offre et de la demande. La plupart des principaux marchés au
Canada sont encore considérés comme favorables aux vendeurs, c'est-à-dire que
les prix devraient y augmenter plus rapidement que l'inflation. Dans
l'ensemble, les villes qui connaissent les plus fortes augmentations de prix,
dont Regina et Saskatoon, sont aussi celles où les conditions de l'offre et de
la demande sont les plus serrées.
    "Plus le prix des maisons excède les données économiques de base
sous-jacentes, plus le risque d'une éventuelle correction est grand", estime
Mme Warren. "Les sommets de 1976 et de 1989 sur le marché de l'habitation ont
été tous deux suivis d'un certain rajustement des prix réels. Dans le passé,
ce rajustement a normalement eu lieu pendant une période d'érosion
inflationniste contrairement aux baisses de la valeur nominale."
    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale,
notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de change et
des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie ainsi que
les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Adrienne Warren, Etudes économiques Scotia, (416)
866-4315, adrienne_warren@scotiacapital.com; Paula Cufre, relations publiques,
Banque Scotia, (416) 933-1093, paula_cufre@scotiacapital.com