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TORONTO, le 28 sept. /CNW/ - Le ralentissement de la croissance, la baisse des taux d'intérêt et l'aplomb persistant du dollar canadien seront les principales tendances économiques et financières jusqu'en 2008, d'après le tout dernier rapport phare des Etudes économiques Scotia, Perspectives mondiales, intitulé More of the Same - Only Different. En réduisant ses taux d'intérêt pour compenser certaines des retombées négatives de la crise des prêts à haut risque, la Réserve fédérale a décidé de faire bande à part, la politique monétaire des Etats-Unis se distinguant désormais de celle, plus prudente, du Canada, de l'Europe et du Japon. "Cette divergence s'accroîtra en 2008, lorsque la Fed abaissera les taux d'encore trois-quarts de point de pourcentage, voire plus si les perspectives actuelles de croissance modérée se métamorphosent en risque de stagnation durant l'hiver, précise Warren Jestin, économiste en chef de la Banque Scotia. Les prochaines tendances inflationnistes pourraient valider son revirement sur fond d'essoufflement des hausses salariales, d'érosion des prix des habitations, de plafonnement des prix de l'énergie et d'augmentation des rabais consentis par les détaillants angoissés pour inciter les consommateurs hésitants à ouvrir leur portefeuille aux Etats-Unis." La Banque du Canada a abandonné son attitude de rigueur, mais devrait a priori faire montre d'une très grande prudence avant de repartir en sens inverse. Toutefois, alors que le huard frise la parité avec le billet vert et que l'essoufflement de notre premier partenaire commercial pèse sur les perspectives d'exportation, notre banque centrale pourrait opter pour une réduction des taux d'un demi-point de pourcentage vers la fin de l'année. "La baisse cumulée des taux sera nettement inférieure au nord de la frontière, où la croissance de la production, les créations d'emploi, le marché du logement et les dépenses de consommation sont nettement plus fermes qu'au sud et devraient le rester, précise W. Jestin. Les paramètres budgétaires sont en outre plus stimulants ici et la Banque du Canada se montre moins tolérante que sa consoeur lorsque l'inflation excède 2 %." Selon M. Jestin, "les grandes banques centrales étrangères s'inquiètent plus qu'auparavant pour la poursuite de la croissance, mais les craintes liées à l'inflation restent au coeur de leurs priorités politiques. Tandis que l'inflation tourne autour de 2 % en Europe et que le Japon flirte toujours avec la déflation, il y a fort à parier qu'aucun changement ne sera apporté aux paramètres politiques des deux régions en 2008." Les perspectives économiques ont-elles vraiment tellement changé depuis le milieu de l'année? Selon W. Jestin, l'activité économique mondiale commençait à mollir avant même que les grondements financiers émanant des prêts hypothécaires à haut risque aux Etats-Unis commencent à trouver écho sur les marchés internationaux. Il faut toutefois s'attendre à ce que leurs répercussions soient plus marquées et plus durables que ce qui se profilait à l'horizon en juin. En dépit de l'assouplissement énergique de la Fed, les Etats-Unis ne pourront pas se maintenir à la tête des pays du G7 en termes de croissance et devront se résigner à reculer vers le milieu ou l'arrière du peloton. Le renouvellement des hypothèques à des taux nettement plus hauts et l'imposition de conditions plus rigoureuses aux nouveaux acquéreurs prolongeront la période de convalescence du secteur immobilier aux Etats-Unis. L'abattement des créations d'emploi laisse par ailleurs présager une dégradation de la confiance des consommateurs et des dépenses à l'approche de la période des achats en vue des fêtes de fin d'année. Or, même une réduction temporaire de la propension des ménages à acheter, construire et emprunter à outrance aurait pour effet de ralentir considérablement la croissance américaine en 2008. Selon W. Jestin, l'affaissement du marché du logement aux Etats-Unis et la diminution des ventes de véhicules automobiles ont déjà des répercussions sur les exportations canadiennes. Heureusement, les exportations dynamiques d'énergie et de métaux industriels, ainsi que la fermeté de la demande intérieure, devraient étayer la croissance du pays, quoiqu'en privilégiant nettement l'ouest du Canada. Le ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis aura certes un impact moins direct sur l'Europe et le Japon, mais les retombées négatives du surcroît de volatilité, du resserrement du crédit et de la diminution de la tolérance des investisseurs vis-à-vis du risque assombrissent aussi les perspectives de croissance. Le phénomène finira par gagner de nombreux pays émergents. Cependant, les investissements massifs dans l'infrastructure à long terme, conjointement avec l'explosion des dépenses de consommation, devraient être suffisants pour empêcher la croissance de chuter au-dessous de 10 % en Chine. De la même façon, l'Inde devrait poursuivre son expansion à un rythme de 8 % ou plus. Ces numéros un de la croissance mondiale progresseront quatre fois plus vite que la moyenne des pays développés. Le noyau des pays d'Amérique latine devrait aussi rester en mode d'expansion. Leurs profils d'endettement externe se sont nettement améliorés, leurs taux d'inflation convergent vers les normes nord-américaines, les banques centrales de la région ont accumulé des réserves internationales et les secteurs financiers bien supervisés restent fondamentalement solides. Perspectives provinciales La croissance de la Colombie-Britannique devrait s'établir en moyenne juste au-dessus de 3 % cette année et l'an prochain, les projets de modernisation de l'infrastructure, d'expansion portuaire, de complexes miniers et de pipelines dopant les investissements dans le secteur public aussi bien que privé. En Alberta, la croissance économique tournera a priori en moyenne autour de 4 % en 2007 et 2008. Les activités de construction, principalement dans le segment des sables bitumineux, restent robustes, tandis que l'augmentation du pouvoir de dépense maintient la province au sommet des ventes au détail au Canada. La Saskatchewan devrait jouir d'une croissance économique juste au-dessus de 3 % cette année et l'an prochain grâce à la fermeté de la demande mondiale pour la potasse et l'uranium, ainsi que de la montée des prix des céréales et des graines oléagineuses. Le Manitoba devrait afficher une croissance économique soutenue frôlant les 3 %, sa nouvelle capacité de production hydraulique étayant les dépenses en capital tandis que les producteurs agricoles profiteront de la forte demande dont fait l'objet l'éthanol. Tandis que l'Ontario restera freiné par un secteur manufacturier sensible aux exportations, la construction non résidentielle sera dopée par plusieurs projets infrastructurels, miniers et commerciaux. Selon les prévisions, la croissance de la province restera inférieure à 2 % en 2008. Au Québec, les activités de construction, dont plusieurs projets hydroélectriques et d'aménagement d'infrastructure, ainsi que d'exploitation minière, soutiendront une croissance frôlant les 2 % en 2007-2008. Les dépenses de consommation sont étayées par les allègements fiscaux antérieurs. Au Nouveau-Brunswick, l'activité économique devrait être dynamisée par la construction de plusieurs grands projets cette année et l'an prochain. L'industrie forestière de la province est en pleine restructuration, mais la forte demande servira d'appui au secteur minier. La Nouvelle-Ecosse sera dopée par la production de gaz naturel en mer cette année, la fabrication étant soutenue par l'activité dans les secteurs de l'aérospatiale, de la construction navale et du matériel et outillage. Aucun nouveau grand projet n'est planifié pour l'Ile-du-Prince-Edouard, mais la réduction de la surface en pommes de terre est de bon augure pour les prix et les expansions dans l'industrie aérospatiale soutiennent le secteur manufacturier. Terre-Neuve-et-Labrador profitera cette année de l'augmentation de l'exploitation minière et de la production de pétrole et de gaz, puis plusieurs projets de construction démarreront en 2008. Pour écouter un balado récent de l'économiste en chef de la Banque Scotia, Warren Jestin, et du directeur des opérations sur actions de ScotiaMcLeod, Fred Ketchen, présentant les Perspectives mondiales, rendez-vous au www.banquescotia.com. Vous trouverez les Perspectives mondiales et d'autres publications des Etudes économiques Scotia au www.banquescotia.com et sur le réseau Bloomberg (SCOE). Les Etudes économiques Scotia fournissent aux clients une analyse approfondie des facteurs qui façonnent l'avenir du Canada et de l'économie mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés des changes et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie, ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et gouvernementales.
Renseignements: Warren Jestin, économiste en chef, Banque Scotia, (416) 866-6136; Bernard Boileau, Relations publiques, Banque Scotia, (450) 420-4595