L'activité économique mondiale ralentira à mesure que l'onde de choc de la crise des prêts à haut risque se propage sur les marchés financiers, selon l'économiste en chef de la Banque Scotia

    TORONTO, le 15 janv. /CNW/ - En 2008, la croissance économique sera
probablement limitée à 2 % ou moins en moyenne aux Etats-Unis, en Europe
occidentale et au Japon en raison des séquelles persistantes du resserrement
des conditions du crédit, de l'essoufflement du commerce mondial et d'une plus
grande prudence des ménages dans leurs dépenses, selon le plus récent numéro
de Perspectives mondiales, rapport phare d'Etudes économiques Scotia, intitulé
Gearing Down (Ralentissement).
    "La performance du Canada sera soutenue par d'importants stimulants
budgétaires, de meilleurs fondamentaux de la consommation et la vigueur
constante des exportations de produits de base, mais la croissance ne
franchira probablement pas le seuil de 2,2 % en moyenne au cours des deux
prochaines années", a indiqué Warren Jestin, économiste en chef de la Banque
Scotia. "Un affaiblissement considérable dans la production et la création
d'emplois risque de caractériser le paysage économique des principaux pays
développés pendant le premier semestre de 2008, et il sera suivi d'une longue
période de convalescence."
    Selon M. Jestin, "le fléchissement de la demande intérieure des pays du
G7 modérera la performance d'autres nations." La croissance de la Chine
pourrait s'établir en deçà de 10 %, quoique l'augmentation de sa part du
marché international et la vigueur de sa demande nationale devraient
contribuer à maintenir le rythme de son expansion au-dessus de 10 % en 2008.
"Bien que les facteurs clés varient considérablement d'un pays à l'autre,
qu'il s'agisse d'investissements majeurs dans les infrastructures ou
d'exportations de produits de base vigoureuses, l'Inde, la Russie et un
certain nombre de pays émergents continueront d'afficher une performance
largement supérieure à celle des économies développées", a ajouté M. Jestin.
    En ce qui a trait à la politique monétaire, les risques d'une conjoncture
plus difficile eu égard à l'inflation au-delà de 2008 sont largement dépassés
par les risques économiques immédiats et par l'inflation sous-jacente qui,
selon toute vraisemblance, évoluera de manière imprévisible au cours des
prochains mois. Aux Etats-Unis, le resserrement du crédit et la récession
concomitante dans la vente et la construction de logements laissent présager
un nouveau recul dans la création d'emplois et les dépenses de consommation,
ce qui incitera les détaillants à consentir des rabais très importants pour
convaincre les acheteurs circonspects de se présenter à leur caisse. Comme le
risque de contagion financière pourrait déclencher un fléchissement plus
profond et prolongé, la Réserve fédérale devrait réduire ses taux d'intérêt
d'au moins un autre point de pourcentage pendant l'hiver.
    "Compte tenu de la balance des paiements des Etats-Unis, rien ne semble
indiquer que la période de dépréciation du dollar touche à sa fin", a déclaré
M. Jestin. La diminution de la demande intérieure a déjà amoindri la
croissance des importations, tandis que la dépréciation de la monnaie et le
dynamisme des ventes aux pays émergents ont favorisé des gains de plus de 10 %
au chapitre des exportations. Cependant, puisque les importations dépassent de
presque 70 % les recettes à l'exportation, il faudra que les exportations
demeurent supérieures aux importations pendant longtemps avant que le déficit
commercial de 800 G$ US se résorbe de manière substantielle. M. Jestin émet la
mise en garde suivante : "Puisque le solde négatif de la balance commerciale
doit être financé par des afflux de capitaux massifs, le billet vert demeurera
vulnérable aussi longtemps que les mesures de réduction du déficit ne suivront
qu'avec retard les décisions prises par des investisseurs étrangers nerveux
cherchant à plafonner ou à diversifier des positions à forte surpondération en
dollars américains.
    "La hausse vertigineuse du huard en regard de la devise américaine
témoigne en partie du nouvel attrait qu'exerce le Canada en tant qu'économie
riche en ressources dans un monde où ces dernières sont limitées, ce qui
constitue pour notre monnaie un avantage qui se maintiendra grâce au dynamisme
soutenu des marchés des produits de base tout au long de 2008", a affirmé M.
Jestin. "Notre double excédent, soit au chapitre du commerce des marchandises
et sur le plan financier, une politique monétaire plus prudente et des
investisseurs internationaux qui tendent à diversifier leurs portefeuilles
dans plusieurs devises et catégories d'actifs favorisent également le dollar
canadien. Même si, comme nous le prévoyons, la tendance sera désormais au
ralentissement de la croissance et à la diminution de l'inflation, ce qui
incitera la Banque du Canada à réduire les taux d'intérêt intérieurs d'un
autre demi-point de pourcentage au cours du premier semestre de 2008, les
paramètres économiques fondamentaux sous-jacents feront probablement en sorte
que le huard continue de voler bien haut."
    Bien que la double influence de l'appréciation de la devise et du
ralentissement de l'activité aux Etats-Unis ait freiné l'expansion canadienne,
le relatif dynamisme des marchés des produits de base soutiendra la
croissance, particulièrement dans les provinces de l'Ouest dont l'économie est
liée aux ressources naturelles.
    La vigueur de la construction publique et privée, particulièrement en
lien avec les Jeux olympiques 2010 à Vancouver, un secteur minier florissant,
une migration interprovinciale positive et une croissance solide des revenus
devraient maintenir l'expansion de la production à 3 % en Colombie-Britannique
en 2008.
    La croissance spectaculaire de l'Alberta devrait ralentir quelque peu,
mais demeurera forte à 3,4 % en 2008, compte tenu du dynamisme de la
construction dans l'ensemble de la province, notamment en lien avec la
poursuite de la mise en valeur des sables bitumineux. Les coûts de forage
relativement élevés et les incertitudes entourant les détails du nouveau
régime de redevances de l'Alberta, lequel entrera en vigueur en 2009, ont
accentué le déclin des activités de forage gazier cette année, mais une
modeste reprise est attendue en 2009.
    L'économie de la Saskatchewan sera stimulée par une activité minière
robuste, un afflux de nouveaux résidants et une croissance solide des revenus
et des salaires, ce qui se traduira par une croissance de 3,1 % de la
production cette année. Le secteur agricole profitera des prix records pour le
blé et le canola, ainsi que d'une expansion notable de la capacité de
trituration du canola, malgré les tensions qui s'exercent actuellement sur les
éleveurs de porcs.
    Le Manitoba peut s'attendre à une croissance de 2,5 % en 2008, car la
construction publique demeure vigoureuse, particulièrement en raison
d'importants travaux sur le barrage Wuskwatim cette année. L'exploration
minière est en plein essor, tandis que les perspectives du secteur
manufacturier sont soutenues par le dynamisme dans le domaine du matériel de
transport, notamment en ce qui a trait aux autobus et aux pièces
aérospatiales.
    Un secteur tertiaire prospère et des activités de construction non
résidentielle solides devraient contribuer à compenser le ralentissement
persistant dans les secteurs de la fabrication et de l'exploitation forestière
en Ontario, ce qui devrait se traduire par un taux de croissance de la
production de 1,5 % cette année. La faiblesse de la demande des Etats-Unis
continuera de faire reculer le secteur automobile ontarien.
    Le secteur des biens au Québec connaîtra une faiblesse similaire, qui
limitera la croissance à 1,7 % en 2008. L'industrie aérospatiale demeure
toutefois un secteur chaud. Les réductions de l'impôt sur le revenu des
particuliers et les célébrations entourant le 400e anniversaire de la ville de
Québec devraient avoir des retombées positives sur les ventes au détail, alors
que la vigueur de la construction, principalement dans le secteur public,
favorisera les dépenses d'investissement.
    Le Nouveau-Brunswick devrait connaître une forte croissance économique de
2,3 % en 2008, principalement sous l'impulsion de la construction et de
l'activité minière (dont la mise en valeur d'une nouvelle mine de potasse)
ainsi que de la mise en service d'un terminal d'importation de GNL.
    La Nouvelle-Ecosse devrait afficher une croissance moyenne de 2,1 % cette
année, ce qu'elle devra également à la construction et à l'activité minière.
Des gains en matière d'emplois, surtout dans le secteur tertiaire,
compenseront la faiblesse de l'industrie manufacturière. La production de gaz
naturel devrait ralentir en 2008, alors que les perspectives du secteur de
l'exploitation forestière continuent de se détériorer.
    L'Ile-du-Prince-Edouard devrait connaître la croissance la plus faible
parmi les provinces de l'Atlantique cette année, car il n'y a aucun nouveau
projet majeur de construction à l'horizon.
    On s'attend à ce que Terre-Neuve-et-Labrador affiche une croissance
moyenne de 2 % en 2008, en grande partie grâce au soutien des activités liées
à l'exploitation du nickel et à l'énergie, la production pétrolière et gazière
en mer devant notamment atteindre un point culminant cette année. Bien que le
solde migratoire négatif continue de miner la province, le gouvernement a
lancé une campagne pour endiguer cet exode.
    Le rapport Perspectives mondiales et d'autres publications d'Etudes
économiques Scotia sont offerts à l'adresse www.banquescotia.com et sur
Bloomberg avec SCOE.

    Etudes économiques Scotia propose à sa clientèle une analyse approfondie
des facteurs qui façonnent les perspectives du Canada et de l'économie
mondiale, notamment l'évolution macroéconomique, les tendances des marchés de
change et des capitaux, le rendement des produits de base et de l'industrie
ainsi que les enjeux relatifs aux politiques monétaires, fiscales et
gouvernementales.




Pour plus d'informations:
Renseignements: Warren Jestin, économiste en chef, Banque Scotia, (416)
866-6136; Paula Cufre, relations publiques, Banque Scotia, (416) 933-1093